Un bon piano est celui qui convient au lieu où il se trouve et à la personne qui l’utilise selon des critères premiers de cohérence et d’homogénéité.

Un grand piano très dynamique et sonore ne conviendra pas à un espace restreint, un petit piano risque de se sentir perdu dans un grand salon … et il en va des goûts et des couleurs de chacun ; l’élément de choix reste cependant l’homogénéité de la sonorité entre les différents registres, du grave à l’aigu en passant par le médium, et dans la qualité du toucher.

Il n’est pas souhaitable d’avoir un instrument avec un grave puissant et rond si le registre du medium (là où l’on joue le plus) est un peu creux et demande à être forcé pour sonner, ou très en retrait ; c’est comme une chaîne hi-fi dont on règle les graves et les aigus à fond, où l’ on entend rien ou presque au milieu : l’écoute est très vite fatigante car pas naturelle, c’est ce que l’on appelle une écoute physiologique, mot savant pour parler, certes d’une écoute flatteuse à l’oreille, d’un relief créé de façon artificielle en favorisant les extrémités du spectre sonore ; il en ira de même avec un piano déséquilibré dans ses différents registres.